Le championnat national de cyclisme 2025 vient de s’achever, laissant derrière lui des souvenirs forts, des performances remarquables et une nouvelle génération de coureurs qui frappe à la porte de l’élite. Si les résultats sportifs parlent d’eux-mêmes, l’organisation, la couverture médiatique et les perspectives d’avenir méritent également un regard attentif.
Pour en faire le bilan, nous recevons Jean Baptiste Biaye, directeur de la communication de la Fédération Camerounaise de Cyclisme. Avec lui, nous revenons sur les moments clés de cette édition, les enseignements à tirer, et les ambitions portées par la Fédération pour le développement du cyclisme au Cameroun. Entretien.
VOLUM’3 : Le championnat national de cyclisme vient de s’achever. Quel premier bilan global peut-on tirer de cette édition, tant sur le plan organisationnel que sportif ?
JEAN BAPTISTE BIAYE : « Le championnat national organisé par la Fédération Camerounaise du Cyclisme s'inscrit en droit de ligne de la fin de la saison sportive dans cette fédération, mais également dans le contexte du calendrier international de l'Union Cycliste Internationale. Il va sans dire que l'Union Cycliste Internationale connaît bien les champions aujourd'hui qui ont, pour ainsi dire, remporté ce championnat, pour toutes les fédérations pratiquement qui lui sont affiliées, puisque un délai nous avait été donné, comme tout le reste des fédérations, à pouvoir organiser le championnat national avant la fin de ce mois. Vous remarquerez, comparaison n'est pas raison, que partout ailleurs, ces championnats-là ont été organisés pour la plupart ce week-end. Je n'en veux pas preuve que le championnat de Côte d'Ivoire, ou plutôt le championnat de Burkina Fasso également, qui ont été organisés le même week-end que le championnat national du Cameroun. Mais pour être précis et répondre à votre question, sous le plan organisationnel, nous avons pu organiser, sans accident ni incident, la compétition entre Yaoundé et Beaumier-Belle sur l'autoroute, près de 117 kilomètres pour les seniors, 60 kilomètres pour les dames, 117 kilomètres également pour les juniors. Et vous avez vu les résultats qui se sont dégagés aujourd'hui, depuis plusieurs années déjà. Chez les seniors notamment, il y a eu un nouveau champion qui est tout à fait jeune, tandis que le champion sortant, qui est Clovis Kamzong Abesolo de SNH Vélo Club, a occupé la quatrième place. Choffor Fabrice est le tout nouveau champion du Cameroun de cyclisme en 2025. Et c'est la première fois qu'il occupe cette position-là, suivi de Guinghem Steef et troisième au podium, c'est bien Rodrigue Kwere Nounawe, tous de SNH Vélo Club. Et donc de ce point de vue, la fédération est satisfaite de ce résultat-là, qui prouve que bientôt la relève pourrait être entamée pour ce qui est des cadeaux qui sont déjà pratiquement au soir pour certains d'entre eux de leur carrière. Et donc la fédération se satisfait non seulement de l'organisation de cette compétition dans les délais impartis, mais également de la victoire des jeunes lourds, très hauts, dans très longues, qui vont certainement compter pour les victoires futures dans ce qui concerne l'organisation de nos compétitions majeures, à savoir autour du Cameroun, au Grand Prix Chantal Biya, autour d'Ongola et bien d'autres compétitions. »
VOLUM’3 : On a assisté à des performances marquantes cette année, notamment chez les jeunes et dans la catégorie élite. Quelles sont, selon vous, les révélations ou confirmations majeures de cette édition ?
JEAN BAPTISTE BIAYE : « On a trés bien vu que ce ne sont plus les Cadors qui ont imposé ou dicté leur loi, mais plutôt de jeunes hommes, des jeunes aux dents longues, qui frappent à la porte de la performance. Vous avez vu que chez les Seniors , c’est un jeune, Fabrice Choffor, qui a remporté le championnat national, suivi également d’un autre jeune, tandis que Rodrigo Kuete Nounawe, aujourd’hui considéré comme un cadors, a terminé troisième. Quant à Clovis Kamzong Abesolo, capitaine emblématique des Lions indomptables , mais aussi triple vainqueur du Tour du Cameroun, notamment en 2024 où il a dominé toutes les étapes, il a été classé — si l’on peut dire — quatrième lors de ce championnat.
De ce point de vue, les jeunes montrent qu’ils sont ambitieux, qu’ils veulent clairement prendre la place de ceux qui ont fait la fierté de notre pays, et on ne peut interdire à personne d’avoir de l’ambition dans cette discipline.
C’est aussi vrai au niveau junior, même si chez les dames, Mariole KENGNE, qui domine le championnat national féminin depuis trois ou quatre ans, a encore remporté la compétition organisée en 2025. C’est la preuve qu’il y a de la concurrence même chez les dames. Autrefois, Marike KENGNE gagnait presque seule, en franchissant la ligne d’arrivée sans être inquiétée. Mais cette fois-ci, elle a failli perdre sa première place, car ses poursuivantes l’ont talonnée jusqu’au bout. »
VOLUM’3 : Ce championnat marque-t-il un tournant pour le cyclisme camerounais ? Quelles sont les prochaines étapes prévues par la Fédération pour capitaliser sur cet élan
JEAN BAPTISTE BIAYE : « Le championnat que nous avons organisé s'inscrit dans le cadre des activités normales de cette fédération pour 2025. Cela respecte également le calendrier des activités au plan national et au plan international. Maintenant, pour capitaliser les résultats, les performances des coureurs à ce championnat-là, à la Fédération Camerounaise de Cyclisme, tout n'est pas terminé. Puisque, après le Tour du Cameroun, nous nous préparons maintenant à organiser le Grand Prix Cycliste International Chantal Biya, qui va se dérouler vers la fin du mois de septembre et en tout début du mois d'octobre. Il va de soi que nous allons également organiser le Grand Prix Cycliste International d'Ongola, pratiquement vers la même période, mais surtout la course internationale VTT Chantal Biya, le 30 août 2025, du côté de Bagofit, dans la région de l'Est. Il va s'en dire qu'avant la fin de l'année, le Cameroun va participer autour de Côte d'Ivoire et autour du Burkina Faso de ce point de vue-là. Donc, si la saison est terminée, une autre a déjà commencé avant la fin de l'année. C'est ainsi qu'à la Fédération, nous travaillons. La saison sportive est à cheval entre deux saisons pratiquement. Une saison se referme pendant que la prochaine saison a commencé. Nos compétitions se poursuivent. »
Propos recueillis par Jiresse Nguepi (stg)