Affaire Dikolo-Bali la justice a tranché, mais toujours pas d’indemnisations

04 juin 2024 - 13:03

Deux ans après la spoliation foncière, les ayants-droits se sont mobilisés ce dimanche 02 juin 2024 sur le site du sinistre pour revendiquer la restitution des terres et l’indemnisation des déguerpis du 14 mai 2022.

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Les victimes des casses des domiciles qui ont marqué le site de Dikolo–Bali le 14 mai 2022, et la communauté Sawa en général se sont levés « comme un seul homme pour envoyer un message fort » au chef de l’Etat et à la justice camerounaise. Celui de la restitution des terres et l’indemnisation des victimes après l’annulation du décret d’expropriation du domaine le 25 mai 2023. Ces derniers n’entendent pas baisser la garde. « La justice a tranché, place aux indemnisations, réparations, dommages et intérêts » Ces propos déjà en circulation sur les réseaux sociaux, ont été réitérés par le porte-parole des déguerpis, Patrick Moudissa Bell. Ce second anniversaire de commémoration de ce jour de confiscation de terrain pour cause d'utilité publique laisse entendre le cri de détresse des déguerpis. « Deux ans déjà c’est trop. Il faut que nous retournions chez-nous et que nous obtenions les dédommagements nécessaires, nous en avons marre. Donnez-nous notre citoyenneté camerounaise » a-t-il poursuivi.  

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Cette cérémonie religieuse et traditionnelle a été l’occasion pour le collectif des fils, filles et épouses de Bonanjo, de rappeler au chef de l’Etat l’urgence d’une indemnisation des victimes. « Face à l’urgence, il doit avoir une volonté de recourir à des dispositifs d’actions exceptionnelles, surtout face au blocage des instructions et procédures ordinaires » a souligné dans son discours, Pierre Claude Djembele, Président dudit collectif. Il est donc selon lui, difficile de concevoir que l’Etat du Cameroun présente comme alibi le manque d’argent dans les caisses pour répondre aux besoins primaires de la communauté de ce village situé dans l’arrondissement de Douala 1er. C’est également la vision que partage l’Honorable Marlyse Bell, qui depuis ce fameux jour du sinistre, lutte pour la cause de ces démunis. « Nous avons un Etat de droit, c’est bien. Mais ne faut pas seulement que le droit soit dit, il faut également que le droit répare » car selon elle, cette douleur est le début d’un bel avenir pour ce site.   

Ce scandale qui fait trembler la ville de Douala, tire ses origines d’un promoteur ambitieux qui a bénéficié du soutien de l’État, des querelles foncières et des soupçons de corruption. Cependant, les habitants dont les maisons ont été rasées se montrent déterminés à obtenir réparation. Le tribunal administratif a annulé la déclaration d’utilité publique sur la base de laquelle ces familles avaient été expropriées. Leurs avocats souhaitent désormais qu’elles soient indemnisées. Elimbi Lobe, l’Homme politique qui a pris faits et causes pour les victimes, met en garde les prédateurs fonciers de la région du Littoral. « Les populations sont abandonnées. A ce moment-là, les députés du littoral auraient dû interpeller le gouvernement pour savoir de quoi il était réellement question parce que nous voyons tous que c’était une affaire maffieuse. Nous attendons maintenant la confirmation du jugement rendu par le tribunal administratif du littoral et se sera la clôture de l’épisode judiciaire de cette affaire ».  

Charles Totchum

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