Le secteur de la banane camerounaise a fait preuve de résilience en septembre et octobre 2025, en maintenant un volume d'exportation élevé malgré l'absence de Boh plantations (BPL) qui n’a effectué aucune vente à l’international. L’Association bananière du Cameroun - Assobacam n’a pas fourni d'explication officielle pour le retrait du plus petit producteur de la filière depuis l'ascension de la Compagnie des bananes de Mondoni (CDBM) (filiale du groupe Compagnie fruitière de Marseille). Malgré ce désistement, l'impact sur les exportations nationales est resté négligeable grâce à la vigueur des trois opérateurs restants.
Selon les données de l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), seules trois des quatre entreprises de production ont exporté durant cette période. Septembre 2025 a vu les expéditions atteindre 22 720 tonnes, un très léger repli de 0,74% par rapport aux 22 890 tonnes enregistrées en septembre 2024. Le mois d'Octobre 2025 a marqué un fort rebond avec 20 062 tonnes exportées. Ce volume représente une augmentation significative de 51,5% (soit 6 825 tonnes supplémentaires) par rapport aux 13 237 tonnes d'octobre 2024.La bonne dynamique repose principalement sur les performances individuelles des producteurs actifs , notamment :
-La compagnie des bananes de Mondoni (CDBM), cette filiale récente du groupe Compagnie fruitière a été le principal moteur de croissance. Ses exportations ont explosé enregistrant une hausse de 86% en septembre et de 97,8% en octobre 2025.
-La Cameroon Development Corporation (CDC) , L'agro-industriel public a poursuivi sa reprise malgré les difficultés liées à la crise anglophone. Ses ventes ont augmenté de 39,1% en septembre et de 63,2% en octobre 2025.
-Les plantations du Haut Penja (PHP) , Leader du marché et première filiale du groupe Compagnie fruitière, PHP a compensé un repli de 15,1% en septembre (15 438 tonnes) par une forte croissance en octobre. Les exportations ont atteint 14 172 tonnes, soit une progression de 43,2% sur un an.
La tendance haussière et contrastée des ventes de ces trois producteurs a permis de compenser le retrait de BPL, confirmant ainsi le statut de la banane comme un produit de rente essentiel pour le Cameroun, l'Europe restant son principal marché.
Emma MUTO