"École de basket, c'est aujourd'hui une institution,un label. C'est depuis le 5 octobre 1991 que nous avons mis sur pied cette école dans le but de former les jeunes pas forcément pour jouer à école de basket mais pour évoluer en tant que basketteurs."
Ces mots sont ceux de celui là qui est aujourd’hui considéré comme une légende dans la communauté du Basket-ball au Cameroun.
L'histoire remonte à 34 ans. L'école de basket ouvre ses portes à Bonanjo dans la ville de Douala au Cameroun. L'objectif principal du coach Alain Zedon, alors enseignant d'éducation physique et sportive et de ses collaborateurs, est la formation mais aussi la détection des jeunes pépites du basketball.
"Je parle, je pars de Yaoundé, on m'affecte au lycée Joss où moi-même j'ai été ancien élève. Et je me rends compte qu’ il y a deux terrains de basket, un terrain extérieur et un gymnase.Je me dis avec les quelques ballons que j'ai, pourquoi ne pas continuer à mettre mon expertise à la formation des enfants. Donc voilà tout ce qui nous a motivé. Et au bout de chemin, on se rend compte que nous avons la crème du basket au lycée Djoss et on crée et une équipe qui s'appelle Avenir 2000 avec le soutien de monsieur Elamè Guillaume."
À nos jours, l'école de basket a formé des centaines de joueurs qui évoluent partout à l'étranger.
De nombreux titres remportés sur le plan régional. Pourtant, sur le plan national, la moisson n'a pas été grande. Le dernier titre remporté par les seniors messieurs remonte à 2013. Cette année-là, ils sont champions du Cameroun.
Malgré les difficultés rencontrées au fil des années. Le projet a résisté au temps.
L'équipe junior a aussi connu ses heures de gloire. Mais comme le précise le coach Alain Zedong, l'équipe masculine reste jusqu'à nos jours la cheville ouvrière de ce groupe.
Aujourd'hui à la retraite depuis 2015 après l'Afrobasket Dames ,ce père de famille continue d'accompagner ses équipes sur le terrain et l'école de basket encadre à ce jour plus de 60 jeunes de 6 à 16 ans.
Aux nouveaux clubs,qui cherchent leur voie,le technicien a un conseil à donner :
"Ce que je leur dis toujours, c'est de ne pas courir directement après les résultats. Aujourd'hui, on crée une structure parce qu'on veut directement gagner. Et c'est très compliqué. Il faut prendre du temps, il faut mettre le projet à moyen terme, il faut mettre le projet à court ,moyen et long terme et se donner les chances pour que tout marche comme on l'a souhaité. Vous pouvez avoir de bons joueurs, recruter les meilleurs entraîneurs, mais si vous n'avez pas du tact et une bonne philosophie, je ne pense pas que ça marchera."
Une histoire de passion véritable pour le basketball qui ne saurait s'éteindre. Il n'exerce plus sur les bancs de touche, mais n'en est jamais loin.
« Aujourd'hui, j'ai pris un peu de recul ,parceque je me suis dit il faut tendre la main aux jeunes,le faire c'est aussi leur donner l'encadrement technique. Si j'ai un mot à dire je peux le faire mais je n'interviens pas au banc.Quand nous recrutons un coach, il a les mains libres, il a sa philosophie d'entraînement et j'observe. Après, on peut discuter. Voilà un peu comment nous fonctionnons."
Si le bilan du coach après 34 années d'existence est positif, celui-ci pense tout de même qu'il reste des éléments à apporter.
« C'est une réussite, parce que nous existons encore. Et pour nous ,faire mieux aujourd'hui, ce serait déjà d'avoir nos structures, parce qu'en 34 ans, nous devrions avoir notre terrain d'entraînement, un bus de transport pour les déplacements des joueurs dans la ville et à l'extérieur etc…C'est ce qui nous tient à coeur à l'heure actuelle et on espère que d'ici peu, on aura tout ça en place."
Tina Andjongo