Vendredi 11 juillet dernier, le complexe Jojo Center à Maképé a été le théâtre d’un affrontement totalement débridé entre Volum’3 Radio et Cyclone FC. Un match à rebondissements multiples, à la frontière du chaos et de l’exploit, qui s’est achevé sur un score totalement inattendu de 6 buts partout. Mais pour comprendre cette rencontre à couper le souffle, il faut revenir au tout début…
Dès le coup d’envoi, Volum’3 est méconnaissable. L’équipe semble complètement dépassée, désorganisée, presque absente. Emile Atangana, aligné comme gardien improvisé, subit une tempête de frappes sans réelle protection. Sur le flanc gauche de la défense, Jiresse Nguepi peine à contenir la pression imposée par les offensives adverses. Et très vite, le score enfle. 0-1, 0-2, 0-3 en moins de dix minutes. Trois buts concédés sur des erreurs grossières de placement et de relance. Le cauchemar commence.
Les visages se ferment, les bras se baissent. Dans les tribunes, certains craignent déjà une humiliation. Le score grimpe encore, 5-1 à la pause. Un écart abyssal qui pousse plus d’un observateur à croire que le sort du match est scellé.
Mais dans le vestiaire de Volum’3, la révolte gronde. L’équipe resserre les rangs. «â¯On a très mal commencé le match », reconnaîtra plus tard John Williams, coach-joueur de Volume 3. «â¯On a été mené par 4 buts d’écart. Mais grâce au mental, à la force du groupe, on a su réajuster ce qu’il fallait réajuster. Et on est revenu dans le match. »
Et dès la reprise, la métamorphose s’opère. Roddy Djonda, entré en jeu peu avant la pause, stabilise la défense, rassure ses partenaires. À ses côtés, Franck Olivier distribue les ballons avec autorité. L’impact est immédiat. Volum’3 revient avec une énergie féroce. Un but, puis un deuxième… le score passe à 6-3, la dynamique change complètement.
Le doute s’installe dans les rangs de Cyclone FC, qui tente de gérer mais recule. Dans cette montée en puissance, les duels deviennent de plus en plus intenses. Et à l’heure de jeu, tout bascule dans la tension : Jiresse Nguepi est expulsé pour un accrochage musclé avec un joueur adverse, lui aussi exclu.
Malgré tout , Volum’3 poursuit son pressing, porté par un public survolté. «â¯On est persuadé qu’on aurait pu gagner ce match », confiera encore John Williams, galvanisé par l’attitude de son équipe. «â¯Mais bon, on va se contenter du nul pour aujourd’hui. »
L’entrée de John lui-même va finir de galvaniser le bloc défensif. Intraitable, il coupe toutes les trajectoires et permet aux siens de continuer à pousser. Et dans les dernières minutes, l’impensable devient réalité : but égalisateur, 6-6. Le banc explose, les supporters exultent. C’est une renaissance, une rédemption.
Sur la pelouse, les joueurs de Cyclone FC sont abasourdis. Le gardien, encore sous le choc, rend hommage à ses adversaires avec lucidité :
«â¯On a eu en face de nous une très bonne équipe qui est revenue au score alors qu’elle était largement menée. On ne s’attendait pas à ça. Mais j’ai vu des gars qui avaient envie, qui ont tout donné. C’est mérité. »
Ce match fou, où tout semblait perdu pour Volum’3, restera comme une leçon de résilience et de foi collective. Un 6-6 historique, arraché au courage, dans une ambiance électrique. Une rencontre que les deux équipes – et tous les spectateurs présents – ne sont pas prêts d’oublier.
Jiresse Nguepi (stg)