La chute des cours du cacao enregistrée au niveau du port de Douala se répercute immédiatement sur la rémunération des cacaoculteurs.Selon les données de l'Office national du cacao et du café (ONCC), le kilogramme de fèves se négocie depuis le 14 novembre 2025 entre 2 300 et 2 400 FCFA. C'est une chute spectaculaire de 500 à 600 FCFA par rapport aux prix enregistrés dix jours auparavant, qui oscillaient entre 2 809 et 3 009 FCFA (et qui étaient déjà en légère hausse).
Cette baisse est la plus importante depuis le début de la campagne 2025-2026.
En raison des prix au port qui influencent directement ce que touchent les cacaoculteurs dans les champs, ces derniers subissent une réduction de leurs revenus. Cette mauvaise nouvelle arrive au moment où les producteurs espéraient une hausse des prix. En effet, la fin des pluies permet normalement d'améliorer les routes, ce qui réduit les coûts de transport et devrait, en principe, entraîner une meilleure paie. Cette situation menace d'annuler cet avantage saisonnier.Les autorités tablaient sur des prix moyens pour les producteurs entre 3 200 et 5 400 FCFA/kg pour cette campagne. Ce coup d'arrêt met en péril cet objectif, surtout si l'on se souvient qu'au pic de la campagne 2023-2024, les producteurs camerounais avaient pu vendre leur cacao jusqu'à 6 300 FCFA/kg, un record mondial. Cette instabilité montre à quel point les revenus des agriculteurs dépendent des marchés mondiaux. Pour lisser cette volatilité, les efforts doivent se concentrer sur l'amélioration des conditions de collecte à court terme, et sur la qualité du produit, les contrats stables et la réduction des coûts de transaction à moyen terme.
Emma MUTO