Douala : Au cœur du marché Sandaga

25 février 2025 - 13:54

Au cœur de Douala, la capitale économique du Cameroun, se trouve le marché Sandaga, véritable poumon alimentaire de la ville et de la sous-région. Dès les premières lueurs de l'aube, ce marché s'anime d'une effervescence palpable, où grossistes, détaillants et acheteurs se côtoient dans un ballet incessant.
Situé stratégiquement entre les quartiers Akwa et Deido, au lieu-dit « rond-point quatrième », le marché Sandaga est spécialisé dans le commerce des produits vivriers. On y trouve une vaste gamme de légumes frais tels que des tomates, carottes, choux, poireaux, poivrons, épinards, concombres et céleris, provenant principalement des régions de l'Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun, notamment de Dschang, Bangangté, Bafoussam, Foumban, Buea et Bamenda. C’est une véritable fourmilière où se mêlent senteurs, couleurs et saveurs, certains y ont trouvé moyen de gagner leur pain quotidien. Dès l’accueil, ils sont nombreux comme Gabriel qui accostent les clients pour leur proposer leur service. Ils ont pour activité quotidienne, porter les sacs des personnes venues faire leurs achats. « Nous accompagnons les visiteurs moyennant une somme de 1000FCFA minimum », révèle-t-il. Dès l’aube, les allées s’animent sous les pas des marchands qui déballent leurs produits. 

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Fruits et légumes, poissons fraîchement pêchés, viandes de qualité, mais aussi un secteur tout particulier : celui des épices écrasées. Une atmosphère dans laquelle Achille, vendeur d'orange nous plonge à travers son récit. « C’est ici qu’il y a le plus de choix et les meilleurs prix ! Les femmes viennent ici pour préparer leurs repas familiaux avec de bons produits ». Si ce dernier explique les réalités d'un second revendeur, il faut le dire, c'est un marché qui ne se ferme quasiment jamais. August, commerçant également installé dans ce grand marché de vivres frais au sein du 1er arrondissement de la ville, décrit quant à lui les réalités d'un commerçant qui se ravitaille depuis les champs. « Dès 03h voire 23h, les voitures arrivent du champ et les jardiniers livrent selon les bordereaux de commandes ». Les transactions peuvent atteindre des montants considérables, certains acheteurs investissant des millions de FCFA pour acquérir des cargaisons de marchandises. 

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Cependant, le marché Sandaga n'est pas seulement un centre névralgique pour les transactions en gros. Les ménagères et les petits détaillants y trouvent également leur compte, profitant de la diversité et de la fraîcheur des produits proposés. À la question de savoir pourquoi ce marché plutôt qu’un autre, ces commerçants sont tous unanimes, c'est le secteur des bonnes affaires. « C’est ici que se retrouvent toute la ville pour les achats, donc nous avons plus de chance de nous en sortir ici », affirment-ils. Par ailleurs, pour s'y installer Robert, chef d'un des camps qui s’entrouvrent dans ce marché, dévoile qu'il n'existe quasiment pas de conditions spécifiques. « Tout le monde paye le ticket à 100FCFA par jour, il n’y a pas vraiment de boutique officielle pour la plupart », affirme-t-il. Toutefois, l'entretien du marché, relève d'une grande organisation. D’aucuns paient le nettoyage journalier, et d’autres procèdent eux même à leur nettoyage. 
Le marché Sandaga, a sa propre vie dans la capitale économique. Ses allés, ceux qui y sont installés, ceux qui y font leurs achats et toutes les petites mains qui font vivre cet espace marchand. Au milieu de tout ça, il y a une autre réalité. Celle de la cohabitation parfois tendue. Entre les détenteurs des emplacements officiels et les vendeurs ambulants qui s’installent aux abords du marché. Cet aspect est un point noir dans ce tableau où on gagne son pain à la force du bras, à sa capacité de persuasion et à son achalandage qui rameute les clients. Sandaga est le cœur économique de la ville de Douala, un lieu où se retrouvent tous les habitants pour faire leurs achats quotidiens ménages, commerçant et même les professionnels de la restauration. Un marché où les traditions culinaires se perpétuent et où le commerce local bat son plein.
CT

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