SANTE : L’AUTOMEDICATION UN TUEUR SILENCIEUX

08 juillet 2025 - 14:37

L'automédication est une pratique courante au Cameroun. Plusieurs facteurs y ont contribué. À l’instar du coût des médicaments, l'accessibilité et la perception des maladies par la population. Il est important de connaître le sujet afin de ne pas tomber, sous le charme de cette facilité. Pour nous édifier Volum’3 Cameroun est allé à la rencontre, du Dr Herman NGONGANG Médecin Urgentiste. Avec lui nous allons parler de cette problématique. 

Volum’3 :Bonjour Docteur, malgré les risque connus, l’automédication reste malheureusement très courante au Cameroun. Quels sont les principaux dangers et les conséquences de cette pratique ?

Dr HERMAN NGONGANG : « Pour commencer, je voudrais donner une définition aux différents concepts. Premièrement, L'automédication, c'est le fait d'acheter et de consommer des médicaments sans avoir eu le conseil ou l'ordonnance d'un spécialiste de la santé et en particulier le médecin.

Le faux médicament par contre comme son nom l'indique, c'est tout simplement un médicament dont le contenu ne reflète pas ce qui est écrit sur l'emballage. Les dangers liés à cette pratique sont des intoxications, notamment quand il s'agit d'un médicament qui possède une certaine toxicité et qui doit être pris avec une certaine rigueur. Deuxièmement, consommer ces médicaments très souvent à des doses inappropriées peut finir par occasionner des résistances dans l'organisme ou créer des dégâts.

Nous pouvons prendre un exemple qui est très palpable chez nous, la consommation des médicaments que nous appelons les anti-inflammatoires non stéroïdiens, tels que le diclofenac ou l'ibuprofène, qui finissent très souvent par causer le mal gastrique. Beaucoup de personnes le savent mais continuent de prendre. À quelle posologie, et comment est-ce qu'il faudrait prendre ces médicaments ça, c'est du ressort du médecin et quand on ne les prend pas à de bonnes doses, des conséquences plus graves surgissent, et on n’a des personnes qui finissent avec ce qu'on appelle des péritonites, des personnes chez qui il faut faire des opérations en urgence, quelques fois elles sont causées tout simplement par un usage inapproprié des antis inflammatoires non stéroïdiens.

Aujourd'hui, malheureusement, nous devons constater que dans le monde entier nous décidons d'aller en pharmacie parce que nous faisons de la fièvre, nous décidons d'aller en pharmacie, pour avoir, des antipaludéens et très souvent, on associe avec des antibiotiques que nous allons prendre à des doses non contrôlées et ainsi pour une durée de temps non déterminés par le personnel de santé adéquat.  Conséquence, plus présentes c'est tout simplement l'apparition des résistances à ces médicaments. 

Volum’3 : Face à la circulation de faux médicaments ou de produits de qualités douteuses, comment le grand public peut-il concrètement identifier un médicament de bonne qualité ?

Dr HERMAN NGONGANG : « Cette question semble anodine mais est pertinente et très capitale pour tout le monde, les usagers de la santé, les patients, vraiment tout le monde. Aujourd’hui on peut citer quand même quelques pistes. Avec l'ethnologie. Par exemple, sur l'emballage de certains médicaments, si nous regardons très bien, avec attention, nous pouvons voir des codes-barres que nous pouvons scanner sur les boîtes de ces médicaments. Avec des applications comme QR code et d'autres applications disponibles sur le net. Donc, une fois que nous installons ces applications et que nous scannons ces codes-barres, nous pouvons avoir de façon instantanée la réponse, si nous avons affaire à un vrai médicament, les informations qui seront affichées dans notre téléphone correspondront aux informations qui sont présentes sur la boîte du médicament. 

Volum’3 : Enfin, en tant que médecin, quel message fondamental souhaitez-vous adresser à nos auditeurs concernant l’accès aux soins de santé ?

Dr HERMAN NGONGANG :  En ce qui concerne la problématique du jour, je voudrais tout simplement donner ce conseil à tous les auditeurs de Volum'3, un conseil qui est très simple. Il est préférable de payer la consultation médicale 600 ou  2000, 3 000 francs, dépendant de la structure, et ensuite aller dans une pharmacie, payer un médicament un peu plus cher. Au lieu d’aller chez le docteur qui est juste à côté de notre maison. Et payer un médicament qui pourra nous empoisonner comme nous le faisons régulièrement au quotidien en faisant de l'automédication, et pire encore, de l'automédication des médicaments qui sont souvent des contrefaçons.

Martin Luther PII (Stg)

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