Banque : l'État prend le contrôle de Société Générale Cameroun

Dans un tournant majeur pour le paysage bancaire national, l’État du Cameroun a officiellement signé, ce mardi 15 juillet 2025 à Douala, un accord portant sur le rachat des actions détenues par le groupe Société Générale dans sa filiale locale, Société Générale Cameroun (SGC).

La transaction, rendue possible par le droit de préemption exercé par l’État, fait suite à la décision du groupe Société Générale de se désengager de certains marchés africains, dont celui du Cameroun. Ce retrait s’inscrit dans une stratégie globale de réorientation des activités du groupe bancaire français, déjà amorcée dans plusieurs autres pays du continent. Selon le communiqué officiel signé par le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, en tant qu’actionnaire minoritaire de SGC à hauteur de 25,6 %, l’État du Cameroun a activé ses droits statutaires pour acquérir l’ensemble des 58,08 % de parts détenues par le groupe français, conformément aux dispositions de l’article 10.2 des statuts de la banque. Malgré la signature de l’accord, l’opération devra encore être validée par la Commission bancaire d’Afrique centrale (COBAC), qui est l’autorité de régulation du secteur bancaire dans la zone CEMAC.

L’État s’engage à garantir la continuité des activités de Société Générale Cameroun, considérée comme l’un des piliers du système bancaire national. « Cette prise de contrôle vise à assurer la pérennité de la banque, à protéger les intérêts des clients, des partenaires et du personnel, et à préserver l'équilibre du secteur financier », a déclaré le ministre des Finances. Tout en réaffirmant son attachement à la saine gouvernance, à la transparence et à la performance bancaire, le Gouvernement n’exclut pas une ouverture du capital de SGC à de nouveaux partenaires stratégiques, tant nationaux qu’internationaux. Cette stratégie de partenariat vise à renforcer les capacités financières et opérationnelles de la banque, dans un esprit de continuité et d’innovation. Ce rachat s’inscrit dans une démarche plus vaste de réforme et de modernisation du système financier camerounais. Il entend bâtir un secteur bancaire robuste, inclusif et performant, capable de soutenir durablement la croissance économique et de financer les priorités nationales, notamment dans les domaines de l’industrialisation, de l’agriculture, des infrastructures et de l’innovation.

Charles Totchum