Depuis le 1er janvier 2025, les utilisateurs d'Orange Money et Mobile Money au Cameroun ont constaté une augmentation de 4 FCFA sur les frais de transactions. Cette majoration s'inscrit dans le cadre d'une nouvelle taxe mise en place par le gouvernement, en application de la Loi de finances 2025.
L'augmentation de ces frais ne relève pas des seules décisions des opérateurs de télécommunications, mais est plutôt l'application d'une taxe sur les transferts d'argent, telle que définie par l'article 2028 de la Loi des Finances 2025. Cette taxe fait partie d'une législation plus large adoptée en 2021. En effet, la Loi n° 2021/026 du 16 décembre 2021, relative aux finances 2022, avait instauré une taxe de 0,2% sur les transferts d'argent réalisés à l'intérieur du pays, à l'exception des virements bancaires et des paiements des impôts, taxes et autres factures. Ce prélèvement, qui a vu le jour au 1er janvier 2022, fait partie d'un processus visant à élargir l'assiette fiscale et à augmenter les recettes de l'État. À terme, il devrait rapporter près de 20 milliards de FCFA dès sa première année d'application. Il est estimé que cette taxe couvre une large gamme de transactions financières, y compris celles effectuées via les services de transfert d'argent mobile comme Orange Money et Mobile Money.
Selon les chiffres de la BEAC, les transferts d'argent effectués à l'intérieur du pays ont généré environ 10 833 milliards de FCFA en 2020, et 12 150 milliards de FCFA en 2021. Cependant, le Cameroun n'est pas un cas isolé dans cette tendance. De nombreux autres pays africains ont déjà adopté des mesures similaires pour encadrer les transactions effectuées via les services de transfert d'argent mobile. A en croire le cabinet de conseil Deloitte, cette taxation permet aux gouvernements africains d'élargir leur base fiscale et de diversifier leurs sources de revenus. Dans ce contexte, le Cameroun applique un taux relativement modéré de 0,2% comparé à d'autres pays africains. Toutefois, pour les utilisateurs réguliers d'Orange Money et Mobile Money, cette nouvelle taxe implique un coût supplémentaire qui pourrait avoir un impact sur la rentabilité des transactions, surtout pour les petites sommes.Car, bien que cette augmentation s’apparente faible, elle représente un coût supplémentaire pour les utilisateurs des services de transfert d'argent mobile. Bien qu'elle vise à élargir la base fiscale et à accroître les recettes de l'État, cette taxe pourrait avoir un impact sur les utilisateurs, en particulier ceux qui effectuent des transactions fréquentes et de faible montant. Dans un contexte économique où les gouvernements cherchent à diversifier leurs sources de revenus, cette mesure s'inscrit dans une dynamique plus large de régulation des flux financiers. Charles Totchum