Le samedi 28 juin 2025 restera gravé dans la mémoire des mélomanes présents à Canal Olympia de Bessengué, à Douala. Cysoul, artiste à la sensibilité assumée, y a livré un concert live — une parenthèse musicale où le cœur a eu toute sa place.
Dès 17 h, alors que le soleil amorce lentement sa descente sur Douala, les premiers spectateurs s’installent avec excitation. Sur le site, l’ambiance monte progressivement : food-trucks fumants, verres levés, éclats de rire et effluves épicés créent un décor à la fois festif et chaleureux. Les vibrations afro et bikutsi de DJ CHOCO et ses MIXs , Hen’s et le Beri Boys Club remplissent l’espace réveillant les corps et préparant les cœurs à l’essentiel : la rencontre avec le lover Ekang.
Il est un peu plus de 21h30 lorsque l’artiste fait son entrée. La lumière se tamise, la foule retient son souffle, puis explose en applaudissements. Vêtu d’une tenue en pagne, et le regard lumineux, Cysoul s’avance, en chantant comme pour rappeler d’entrée de jeu qu’à ce moment précis, c’est la musique qui règne.
Lorsqu’il ouvre avec « Je tombe aussi », dès les premières notes, une onde traverse la foule. Les paroles résonnent dans les bouches, les cœurs battent à l’unisson. Puis viennent des morceaux plus doux, « Je sais », « Ma woman », portés par cette voix feutrée et pleine de nuances qui a fait la signature de l’artiste. À chaque chanson, il glisse quelques confidences, des anecdotes sur la genèse de ses textes, des sourires partagés comme des clins d’œil complices.
Mais l’un des moments les plus marquants de la soirée reste sans doute la présentation de titres inédits issus de son projet Oxymore Acte I. Lorsqu’il entonne « Eding », le public savoure. L’émotion est palpable, un instant suspendu dans le temps. Comme dans une parenthèse enchantée, certains ferment les yeux, d’autres murmurent déjà les refrains qu’ils découvrent à peine. Le titre, à la fois poignant et poétique, a touché sa cible en plein cœur.
Tout au long de la soirée, Cysoul ne cesse d’impliquer son public. Il tend le micro, l’incite à reprendre les refrains, échange des regards, des sourires, parfois même quelques mots. Ici, pas de décor grandiloquent ni de jeux de lumière spectaculaires : juste une scène, un artiste, sa musique — et une foule qui écoute, ressent et répond.
À 23h30, après près de deux heures d’un live habité, le concert s’achève. Cysoul salue longuement, visiblement ému. Les spectateurs, eux, repartent le cœur léger et la tête pleine de mélodies. Ce n’était pas qu’un concert. C’était une rencontre à cœur ouvert entre l’artiste et son public.
JIRESSE NGUEPI (stg)