Insécurité dans la ville de Douala , le gouverneur de la région du littoral monte au créneau

Face à l’escalade des actes criminels perpétrés par des bandes récemment organisées dans la ville de Douala, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua déplore le mutisme des populations face à ces agressions, et va en guerre contre ces individus qui sèment la terreur dans la ville.

La nuit du vendredi 20 septembre dernier, aux environs de 19h30, une quinzaine de jeunes armés de couteaux et de machettes ont lancé une série d'attaques coordonnées, commençant au carrefour de l'ancienne station Mobile Njoh Njoh à Bali jusqu’au quartier Bonapriso. Il s’agit d’un groupe de jeunes délinquants, surnommés « Microbes ». Au lieudit « rue Manguier », ils ont poignardé à mort un jeune homme et dépouillé des piétons de leurs effets personnels, sans épargner les automobilistes à qui, ils se sont accaparés de leur véhicule. Dès lors, les résidents de la cité économique, vivent dans l’effroi, ravivant les inquiétudes concernant l'insécurité croissante dans la ville. Cette énième sortie de ces malfrats à Douala, remet effectivement en cause la question de sécurité urbaine dans la métropole économique. En réponse à cette vague de violence, Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a annoncé la mise en place d’un plan d’action de sécurité renforcé, incluant une intensification des patrouilles nocturnes dans les zones identifiées comme des « foyers d’insécurité ».

                       

En effet, le gouverneur de la région du Littoral a décidé de réactiver les comités de vigilance dans chaque quartier de la ville afin d’améliorer la circulation des renseignements et renforcer la sécurité dans la capitale économique. Mais avant, au cours d’un point de presse donné le mardi 24 septembre 2024, ce dernier n’a pas hésité à exprimer son indignation et déplorer le silence des populations face à ces violences. « Au niveau de Njoh Njoh, on signale que ces jeunes avaient pour coutume de passer et c’était la 5ème fois, pourtant jamais ils n’ont été dénoncés à la police » affirme Samuel Dieudonné Yvaha Diboua face à la presse. « Force restant à la loi » selon lui, les populations sont davantage invitées à coopérer avec les forces de maintient de l’ordre pour une ville plus épanouie. « Les populations du littoral en général, et celles de Douala en particulier doivent faire confiance aux forces de sécurité » poursuit-il. Il a par ailleurs invité les leaders communautaires à mobiliser leurs membres et à redoubler de vigilance pour soutenir les forces de l’ordre.

La phase de reconstitution des faits organisée sous la supervision des autorités administratives, s’est tenue six (06) jours après le drame. L’opération s’est déroulée en présence des officiers de police judiciaire, du juge d’instruction représenté par le substitut du président du tribunal de première instance du Wouri et du gouverneur de la région du Littoral accompagné de son état-major. Les 13 présumés bandits arrêtés dans le cadre de l’enquête ouverte depuis le jour de l’agression, ont reproduit les événements de la fameuse soirée. Cette reconstitution des faits, a permis de mettre en lumière les modes opératoires de ces criminels, qui sèment la terreur au sein de la population. « Ces bandits sont tous passés aux aveux. Celui qui a ôté la vie à monsieur Eyango Blaise est là, et vous l’avez vu avec un semblant de couteau en main » indique le gouverneur de la région. Il poursuit cependant en disant : « Nous sommes descendus ainsi pour démontrer à notre population que l’Etat reste debout ».

En réactivant les comités de vigilance dans chaque quartier, le Gouverneur est convaincu que c’est le meilleur moyen d’éradiquer ce phénomène dans la capitale économique. « Je ne demande pas que les comités de vigilance deviennent des porteurs de gourdins ou de machettes. Ils sont les éclaireurs qui signalent la présence des microbes aux forces de maintien de l’ordre », précise-t-il. En parallèle, des unités d’intervention rapide sont déployées pour réagir plus promptement aux appels de détresse. D’où la note d’information du délégué régional à la sureté nationale du littoral ce 27 septembre, prescrivant « opération de bouclage mixte police/gendarmerie/armée dans chaque coin et recoins de Douala ». Or, il faut le dire, cette mobilisation des pouvoirs publics intervient tardivement selon les riverains. « Lorsque ces délinquants étaient encore maitrisables, le gouverneur de la région a rappelé dans un point de presse, que les microbes sont des espèces invisibles à l’œil nu. Aujourd’hui ils sont répandus dans toute la ville et c’est nous qui en payons les frais ». 

  Charles Totchum